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Traitement de l’arthrose digitale

QU’EST-CE QUE C’EST ?

L’arthrose digitale est due à une atteinte du cartilage : soit par dégénérescence primaire, soit par dégénérescence secondaire (arthrite inflammatoire, rhumatismale ou infectieuse), soit par un traumatisme/fracture (arthrose post-traumatique).
Cette arthrose digitale se manifeste par un gonflement douloureux d’une ou plusieurs articulations en cas de poussée inflammatoire. Des nodules dorsaux peuvent être visibles (nodules d’Heberden sur l’interphalangienne distale ou de Bouchard sur l’interphalangienne proximale). Une désaxation de l’articulation et une perte de la mobilité peuvent être observées. Un kyste mucoïde venant de l’articulation apparait parfois et peut être esthétiquement gênant et se fistuliser à la peau.

AVANT LE TRAITEMENT

La radiographie permet d’observer les modifications radiographiques : pincement de l’interligne, ostéophytes, désaxation articulaire.

QUEL TRAITEMENT ?

Un traitement médical est d’abord entrepris après avis de votre médecin traitant ou d’un médecin spécialiste : antalgiques, anti-inflammatoires, attelles et parfois infiltrations articulaires.
Le traitement chirurgical ne sera envisagé que si échec du traitement médical, raideur ou douleurs invalidantes ou parfois pour l’aspect inesthétique de la déformation. Il est discuté au cas par cas.

En cas de chirurgie, l’hospitalisation s’effectue en ambulatoire. L’anesthésie est souvent locale ou locorégionale.

En cas de douleur de l’interphalangienne proximale, il est possible plusieurs solutions :

  • La dénervation articulaire en cas d’arthrose douloureuse avec des amplitudes articulaires préservées. Le but est de sectionner les nerfs à destinée articulaire pour traiter la douleur.
  • En cas de raideur, une prothèse peut être proposée. Ils permettent de traiter la douleur et récupérer presque toute la mobilité. Ils ont cependant une durée de vie avec un risque de rupture.
  • L’arthrodèse (blocage définitif de l’articulation)est rare, et est proposée que dans certains cas.

En cas de douleur de l’interphalangienne distale, il est possible plusieurs solutions :

  • En cas de nodules ou de kyste gênant, la chirurgie consiste à enlever l’ensemble de la lésion en incluant ou pas la peau. Le deuxième temps opératoire consiste à enlever des ostéophytes articulaires dorsaux liés à l’arthrose digitale en prenant soin de ne pas léser l’appareil unguéale et l’extenseur. La capsule articulaire pathologique doit être excisée. En cas d’inflammation, un lavage articulaire et une synovectomie intra-articulaire sont nécessaires. La fermeture cutanée doit être minutieuse soit directe soit à l’aide d’une greffe de peau ou par un lambeau local de rotation.
  • Si raideur et/ou désaxation, l’arthrodèse est l’option chirurgicale la plus utilisée pour cette articulation. Elle consiste à fusionner l’articulation dans une position de flexion maintenue le plus souvent par des broches ou vis. Le matériel est en général retiré lors d’une deuxième intervention dès que la consolidation est obtenue (en moyenne 6 à 8 semaines).

APRÈS L’INTERVENTION

La cicatrisation demande environ 2 semaines. Une immobilisation post opératoire et une rééducation par un kinésithérapeute seront prescrites selon les consignes du Dr Laporte ou du Dr Mazaleyrat.
La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle avec radiographie vous seront donnés par le secrétariat du Dr Laporte ou du Dr Mazaleyrat.

COMPLICATIONS

QUELS SONT LES RISQUES COMMUNS A LA CHIRURGIE DE LA MAIN ?

Les plus fréquentes :

  • Un hématome qui se résorbe en règle générale tout seul.
  • L’algodystrophie est un phénomène douloureux complexe. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois une prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

Plus rarement :

  • L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection et retarde la cicatrisation.
  • Une perte de sensibilité de la partie dorsale du doigt qui peut survenir pendant une période transitoire.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.

QUELS SONT LES RISQUES SPECIFIQUES A L’INTERVENTION ?

  • Les complications spécifiques liés à l’exérèse du kyste mucoïde: désunion cicatricielle et nécrose, perte d’extension, déformation de l’ongle, extension de l’arthrose
  • Une perte de force transitoire
  • La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines.
  • Une raideurtemporaire est le plus souvent observée et peut justifier une rééducation secondaire.
  • Déplacement secondaire ou rupture du matériel implanté. Évolution de l’arthrose. Retard de consolidation de l’arthrodèse. Pour chaque cas, une reprise chirurgicale peut être discutée

LES RÉSULTATS À ESPÉRER

Le geste chirurgical varie en fonction de la demande et de la gêne du patient. L’amélioration fonctionnelle est importante ainsi que la récupération de la force lors des prises digitales.